Pour une sanctuarisation du parc de la Courneuve

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A écouter les médias c’est à croire que le projet est d’ores-et-déjà bouclé… Le parc de la Courneuve est actuellement le théâtre d’un projet de grande ampleur, frisant la mégalomanie. François Hollande, Claude Bartolone (ex Président du CG 93), Stéphane Troussel son successeur, Marc Rozenblat (directeur général de la société Constructions et développements urbains) ou encore Thierry Lajoie (PDG de l’Agence foncière et technique de la région parisienne), tous sont enthousiasmés par le projet proposé par Roland Castrot en 2008, faire du Parc Georges-Valbon (de son vrai nom), le Central Park de la Région francilienne.

Objectif du programme, entourer le parc actuel d’une frise urbaine d’immeubles, composée de près de 2 000 unités de 50 m de hauteur maximale (une vingtaine d’étages),  pour créer une « nouvelle centralité du Grand Paris, susceptible de « rayonner » sur l’ensemble du département ». Au menu, 24 000 logements, 1,7 millions de m2, pour 90 000 habitants. Avec le Bourget et Roissy-CDG à proximité, les gratte-ciel sont bannis du projet… Nous voilà rassurés !

Le hic c’est que les constructions se feront sur 110 ha dont 70 sont classés en zone Natura 2000 ! Alors que le parc abrite plusieurs espèces remarquables (blongios nain, pic noir, gorgebleu à miroir…) mais aussi des milieux naturels sensibles (ripisylves, gravières, prairies sèches…).

Mais voilà, cette restriction n’arrête pas les concepteurs, qui proposent en échange de modifier la forme du parc, en lui associant une coulée verte vers le Val-d’Oise, en accord avec les objectifs du SRCE. Les porteurs du projet prévoient une zone de compensation de 140 ha, avec même, « l’éventualité d’amener d’autres espèces dans le parc. »

Le projet d’amputer une partie de la zone Natura 2000 nous paraît inacceptable. Ce splendide espace doit être sanctuarisé, tant pour la faune et la flore qui l’a composent, que pour les générations actuelles et à venir qui doivent pouvoir en jouir dans son intégralité.

Que l’opération soit d’intérêt national (OIN) ou non,  ce cadre exceptionnel (il n’a pas été choisi par hasard), poumon de la Seine-St-Denis, doit être abordé avec déférence, faire l’objet d’un débat public et d’alternative à la proposition actuelle d’aménagement.

Nous ne pensons pas que les riverains du Bois de Boulogne ou du parc de Vincennes accepteraient sagement de voir leurs parcs respectifs tronçonnés, pour y planter plusieurs milliers de logements.

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