La préservation des arbres à Bondy : une priorité, dans le respect de la sécurité de la population et des contraintes de notre ville

L’arbre est un être vivant comme un autre : Il nait, il pousse, il grandit et meurt. Un acacia a par exemple une durée de vie d’environ quarante ou cinquante ans sur voirie, lorsque son environnement est favorable. Mais les arbres d’alignement présents dans notre ville, sont souvent soumis à des contraintes difficiles : pollution, agressions par des chocs répétés, maladies etc.

La vocation des agents des espaces verts et des élus en charge de cette question est de protéger les arbres de notre ville. En ce sens, une charte de l’arbre est actuellement à l’étude, afin de valoriser et de protéger le patrimoine unique de Bondy en la matière.

arbre

Mais comme un vétérinaire agirait avec des animaux, les agents des espaces verts de notre ville sont parfois obligés d’euthanasier nos arbres malades. Elus, citoyens, mais aussi et surtout agents des espaces verts préfèreraient évidemment planter, préserver et apporter des éléments nutritifs à un arbre sain. Mais nous avons également une obligation de sécurité publique, et aucun risque ne peut être pris. Ainsi lorsqu’un arbre est malade, il risque de tomber et de causer de graves dégâts, tant matériels qu’humains. Les services doivent alors agir en urgence.

A titre d’exemple, l’an passé un arbre est tombé sur une voiture arrêtée au feu rouge, près de l’allée Becquerel. Ce fut également le cas rue Collardeau, où les arbres ont dû être abattus dans l’urgence afin de prévenir tous risques de chute, suite à la présence d’un champignon lignivore appelé  PHELLIN TACHETÉ. C’est un agent lignivore doté d’un fort pouvoir parasite que l’on retrouve sur les feuillus, principalement sur le platane mais aussi sur de nombreux autres angiospermes. Ce champignon provoque une pourriture blanche fibreuse, très active et se développe dans toutes les parties de l’arbre. Il présente la particularité d’avoir une double action à la fois parasite et lignivore, c’est-à-dire qu’il se nourrit de bois humide et cause sa décomposition. Dans certains cas, les symptômes extérieurs sur écorce peuvent correspondre à cette maladie, mais le champignon n’ayant pas fructifié, cette observation reste hypothétique et nécessite un suivi régulier.

P1100206

Son activité lignivore virulente en fait un ennemi redouté des plantations arborées. La tenue mécanique des arbres atteints se dégrade rapidement et inexorablement, pouvant entrainer sa chute. Ce fut le cas par exemple Rue de l’Union, où des arbres atteints du PHELLIN TACHETE ont dû être abattus en urgence car leurs troncs étaient devenus creux. Les responsables de l’abattage n’ont même pas eu à utiliser d’engins, une simple pression manuelle à suffit à faire tomber les arbres.

L’abattage immédiat ou différé de sujets atteints dépendra de l’étendue de l’infection et sera à évaluer au cas par cas. C’est le cas rue Collardeau, où certains arbres sont encore en place.

Pour ces types de pathologie aucun traitement n’est efficace malheureusement. L’abattage est le seul moyen de lutte contre ces champignons pathogènes.

Il est prévu le remplacement systématique des arbres abattus, si la déclaration d’intention de commencement de travaux (D.I.C.T) faite auprès des prestataires (G.R.D.F ;  E.R.D.F ;  VEOLIA ;  MAIRIE etc.) le permet.

place ch. degaulle marronnier creux

Autre exemple très parlant : les marronniers plantés sur la place Charles De Gaulle (côté ferme Caillard), qui ont dû être abattu du fait que leurs troncs étaient creux (des incendies répétés de véhicules n’ont rien arrangé à leur état). La tenue mécanique de l’ensemble de chacun des sujets n’était plus assurée et les arbres devenaient par conséquent dangereux au regard de leur emplacement – le parking de la place, fréquenté par de nombreux Bondynois.

Les photos des arbres, et surtout de leurs troncs, illustrent bien ces propos et l’évidente solution à apporter.

Leur remplacement aura lieu l’hiver prochain lorsque l’aval aura été obtenu.

place ch degaulle  MARRONNIER A ABATTRE 6 09 12 (3)

Concernant la rue de la Liberté, l’analyse phytosanitaire est mitigée. Certains présentent d’ores et déjà des signes de maladie particulière, mais la plupart sont avant tout touchés par un vieillissement évident, puisque la plupart d’entre eux ont été plantés en 1939 ! Un projet important de rénovation de l’ensemble de la rue de la Liberté va impacter les arbres à partir de début avril 2013. Les 48 arbres de la rue seront effectivement abattus, mais ce sont 80 arbres, des deux côté de la chaussée, qui seront replantés. Près de 300 000 euros sont prévus à cet effet sur le budget global de l’opération. Si ce type d’abattage peut sembler inutile ou intolérable pour certains, il s’avère pourtant nécessaire, car la rénovation de la voirie ne peut parfois pas faire l’économie d’une réfection globale y compris au niveau des trottoirs, directement impactés par les racines de nos arbres.

Avenue de la République, aucun projet de réfection des voiries n’est actuellement en cours et le rapport d’expertise des platanes de l’avenue est dans l’ensemble favorable au maintien des arbres, à part là encore quelques cas de PHELLIN TACHETÉ. En effet, en attendant l’hiver prochain un nouvel examen des rues plantées de platanes et d’acacias, le rapport d’expertise réalisé en 2006 par le cabinet A.P.E. ( Arbres Paysages Environnements) reste en vigueur.

Enfin, on le sait, de nombreux travaux effectués sur la voirie endommagent les racines des arbres et la stabilité des arbres est menacée. De même, les demandes de tailles des voiries sont croissantes alors que les espaces verts tentent de mettre en place une politique de tailles douces et qu’il est difficile de reprendre des tailles conduites en rideaux en taille douce. Les services doivent donc opérer un savant arbitrage entre les besoins de notre ville et de notre population en termes de voirie, et le respect de nos arbres.

Il est à noter, à titre d’information et afin de ne pas se méprendre sur la politique de la ville, que les bailleurs sociaux présents sur notre ville (Bondy Habitant, I3F etc.) ont toute compétence pour agir sur les arbres situés sur les propriétés privées qu’ils ont en gestion. Ainsi la mairie n’est aucunement responsable des abattages réalisés sur ces espaces situés en dehors de la voie publique. Le service des espaces verts peut être consulté sur la santé et l’état des arbres en question, mais leur avis ne lie pas les responsables, qui peuvent décider, et c’est malheureusement souvent le cas, de les abattre alors même qu’ils sont sains.

« Nous sommes des professionnels et pas des assassins » explique Pascal Debieu, responsable du service des parcs et jardins.

« Agents des parcs et jardins comme élus, nous travaillons au quotidien à l’amélioration du cadre de vie et à la préservation des espaces de notre ville et chaque abattage d’arbre est pour nous difficile à accepter » précise Agnès Hugues, conseillère municipale déléguée aux espaces verts.

Publicité