Le 23 janvier 2014 le projet du CGD express était relancé. Objectif, une mise en service pour 2023. Plusieurs fois stoppé, relancé, ce projet fait débat. A l’origine il avait été lancé pour fournir un accès direct entre l’aéroport Charles de Gaulle et le pôle de la gare de l’Est, à l’instar du Londres-Heathrow.
Mais là où le bât blesse, c’est que le projet CDG Express ne s’adresserait en priorité qu’à une clientèle d’affaires, qui aujourd’hui boude le RER B et a tendance à se déplacer en taxi, quitte à se retrouver bloquée dans les bouchons de l’A1 ou de l’A3.
D’une certaine façon ce projet est donc inacceptable, puisqu’il favorise une population aisée, au détriment des utilisateurs quotidiens de la ligne B, aujourd’hui à bout de souffle. Selon les rumeurs le prix d’un aller via l’Express devrait être fixé au prix prohibitif de 20 €, avec pour objectif 6 millions de voyageurs par an, et ce, afin de rentabiliser l’investissement. Tandis que le coût du trajet sur le RER B revient à moins de 10 €, et permet bien entendu d’accéder aux correspondances intramuros, ce qui ne serait, bien entendu, pas prévu pour le billet CDG Express… Quant au Passe Navigo il ne permettrait pas d’emprunter l’Express, malgré le dézonage généralisé aujourd’hui acté.
Le projet CDG Express, au-delà son aspect socialement inéquitable, semble bancal en termes de viabilité financière. En ne desservant que la gare du Nord et de l’Est, ce qui est déjà le cas du RER B, et en faisant l’impasse sur le quartier de la Défense ou encore la gare St-Lazare, le projet se coupe d’une manne de voyageurs d’affaires, clientèle majoritairement visée. Nous nous posons donc la question de l’intérêt d’un projet coûteux, favorisant la fracture sociale, misant sur un flux de 6 millions de passagers par an, alors que Heathrow génère plus de trafic que l’aéroport Charles de Gaulle et dont la desserte expresse ne plafonnerait qu’à 5 millions de voyageurs par an.
Alors, plutôt que de se lancer dans un nouveau projet titanesque, à la pérennité économique plus que douteuse, nous pensons qu’il serait bien plus judicieux d’investir les deniers publics dans une réhabilitation et une sécurisation de la ligne du B du RER, qui profiterait à tout à chacun, et avant tout à la population francilienne.