Entre 50 et 90% des abeilles ont disparu depuis quinze ans. Cette épidémie, d’une violence et d’une ampleur phénoménale, est en train de se propager de ruche en ruche sur toute la planète.
Partout, le même scénario : par milliards, les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible.
Arrivée sur Terre 60 millions d’années avant l’homme, l’Apis mellifera (l’abeille à miel) est aussi indispensable à notre économie qu’à notre survie.
Aujourd’hui, nous avons tous de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, pas de pollinisation, donc pratiquement plus de fruits, ni légumes.
Il y a soixante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l’homme : « Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre ».
Des années après les premières alertes sur la disparition des abeilles, on en sait un peu plus sur les raisons de cette hécatombe, qui n’a fait que s’aggraver.
Le documentaire « Des Abeilles et des hommes » qui sort au cinéma la semaine prochaine va raviver cette peur panique : « Et si les abeilles venaient à disparaître ? », interroge l’auteur, d’une voix millénariste.
Une chose est sûre, rappelle ce très beau documentaire, « un tiers de ce que nous mangeons n’existerait pas sans les abeilles », le principal pollinisateur agricole de la planète.
Le « facteur environnemental »
A qui la faute ? La réponse à cette question a progressé depuis cinq ans, notamment avec la reconnaissance, par l’autorité européenne de sécurité sanitaire des aliments (EFSA), en janvier dernier, du rôle d’une famille récente d’insecticides – les néonicotinoïdes (classe d’insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes avec une toxicité inférieure chez les mammifères et qui sont parmi les insecticides les plus utilisés à travers le monde) – dans le déclin des abeilles.
Pour Olivier Belval, de l’Unaf, « la moitié du problème a des causes environnementales, et l’autre moitié est lié aux pathologies, comme le varroa (acarien parasite de l’abeille)». Dans ce qu’il appelle les « causes environnementales », l’apiculteur ne met pas seulement les pesticides, mais aussi la monoculture intensive, qui appauvrit l’alimentation des abeilles.
Pour en savoir plus sur le sujet, rendez-vous au cinéma André Malraux lors de la semaine du développement durable qui a lieu chaque année du 1er au 7 avril :
Des Abeilles et des Hommes
Film documentaire austro-allemand de Markus Imhoof (2013-1h28-VO stf)
Séances :
Mercredi 3 avril : 21h
Samedi 6 avril : 16h
Dimanche 7 avril : 16h