Alors que la pollution atmosphérique dans les grandes agglomérations ne cesse d’augmenter, que son impact sur la santé est enfin avéré, l’association Airparif se voit sanctionnée par le gouvernement pour avoir fait son travail de manière exemplaire.
Créé en 1979 par le ministère de l’environnement, cette association loi de 1901 à but non lucratif, organisme de surveillance de la pollution de Paris et de l’Île-de-France, est agréée par le ministère de l’Écologie. Son conseil d’administration, pour préserver son indépendance, comprend des représentants de l’État, des collectivités territoriales de la Région, des associations agréées de protection de l’environnement, des personnalités qualifiées dans le domaine de la pollution atmosphérique et des représentants des diverses activités qui contribuent à l’émission des substances polluantes.
En 2003 l’association avait osé publier le chiffre correspondant aux nombre de morts par pollution lors de la canicule. Aujourd’hui elle est victime de son « excès de zèle ». Le gouvernement et la ministre de l’Écologie viennent de punir Airparif, en diminuant la contribution de l’État de 40 à 20 % pour avoir communiquer sur les trop nombreuses « mauvaises nouvelles » de ses dernières semaines, en informant les 10 millions Franciliens qu’ils respirent un air de plus en plus chargé en particules fines et de dioxyde d’azote.
Airparif vient donc d’être victime des efforts conjugués des associations d’automobilistes, des industriels, des propriétaires de flottes de camions et de l’agrobusiness mené par la FNSEA, dont le président est un céréalier. En mettant en avant, comme la ministre de l’Écologie, le travail « sectaire » de cet organisme (source : politis.fr).
Nous sommes aujourd’hui en capacité de chiffrer le nombre de morts liés aux particules émises par les moteurs à explosion, notamment tournant au Diesel, ainsi que par les industriels et les gros utilisateurs de pesticides et intrants en tous genres. Nous ne pouvons laisser cette situation se dégrader d’avantage, et ce toujours plus au détriment des habitants. Nous avons dépassé depuis longtemps le stade du principe de précaution, et devons agir pour les populations et leur environnement.
L’air, à l’instar de l’eau, est un bien commun universel, les intérêts privés et clientélistes ne devraient en aucune manière pouvoir peser dans la balance et dicter leurs règles…