Conseil municipal du 30 mars 2017 : Discours de Boujemaa El Kasmi relatif à l’ouverture du local véligo de la gare de Bondy

Il y a quelques mois, Madame la Maire, vous annonciez que la Ville allait entamer une démarche de généralisation des zones 30 km/h. Après présentation auprès des Conseils de Quartiers, il semblerait que cette idée emporte une adhésion certaine auprès de la population. Je suis heureux de voir que la question des mobilités douces commence à faire son chemin au sein de la majorité, mais nous devons aller plus loin. La livraison du local Véligo à la Gare fait partie prenante de cette nouvelle dynamique de mobilité, et les zones 30 favoriseront d’autant plus le report modal de la voiture vers le vélo.

La mobilité recouvre de nombreux enjeux, tant en termes de qualité des déplacements, que de santé publique, d’apaisement de notre cité, de changement climatique, de précarité et vulnérabilité énergétique… Favoriser le vélo et plus largement les modes doux, c’est repenser globalement la circulation à Bondy, c’est aider les gens à moins se servir de leur voiture. C’est aller dans le sens du Plan Climat voté en Conseil Municipal en 2015. Mais, pour être efficace et aller plus loin, je suis persuadé que nous devrions mettre en place une commission circulation pour penser à une échelle plus globale.

Dans cette dynamique, les référents développement durable de la Ville ont travaillé en 2016 sur le  jalonnement de Bondy. Quelques panneaux, en ville, nous signaleront bientôt le temps de trajet entre certains lieux publics, à vélo ou à pied, ainsi que le nombre de calories dépensées. Il s’agit d’un projet test, avec pour le moment la mise en place d’une dizaine de panneaux,  entre la Gare, le Nord, l’est et l’Ouest. Si l’expérience est concluante, nous pourrons jalonner plus de bâtiments publics. Enfin,  une carte à destination des usagers devrait être réalisée. Double face, elle fera figurer l’ensemble des bâtiments publics d’un côté, de l’autre tous les espaces verts, de divertissements et lieux d’intérêts, ainsi que l’itinéraire vélo les plus adaptés.

Des Villes, comme Sceaux, sont en avance en la matière, et nous devons prendre exemple sur elles. Mais cela ne pourra se faire sans concertation, tant avec la population, les élus concernés, les techniciens… Et avec la livraison de la ZAC, et notre obligation de construire 300 logements par an dans le cadre du SDRIF, le nombre de bondynois et donc de voitures augmentera inéluctablement. Si nous voulons que notre ville reste vivable, la voiture devra, peu à peu, laisser plus de place aux autres modes de déplacements.

 

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Réduisons la vitesse sur la portion nord de l’autoroute A3 traversant Bondy

 

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Il y a quelques jours Ségolène Royal a annoncé que les Maires de villes traversées par une autoroute urbaine, et dont les circonstances de pollution sont avérées, pourront désormais demander au préfet de réduire la vitesse à 90 km/h.

Le Nord de Bondy, selon Airparif, zone où les voitures peuvent rouler à 110 km/h à moins de 100 mètres des immeubles d’habitation, est le théâtre de nombreux dépassements des seuils limites de dioxyde d’azote et de particules fines dans l’air, à l’origine de maladies graves, notamment pulmonaires et cardiovasculaires. Nous vous le rappelons, La pollution de l’air représente un risque environnemental majeur pour la santé et est à l’origine d’environ deux millions de décès prématurés par an à l’échelle mondiale d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui l’a récemment  déclaré cancérogène pour l’Homme.

Le Groupe EELV réitère ainsi son souhait, auprès de Madame la Maire de Bondy et du Préfet de Seine-St-Denis, et au nom de la justice sociale, que la vitesse limite de circulation soit abaissée au Nord de l’axe A3 de la ville.

Les élus du groupe Europe Ecologie – Les Verts

Boujemâa El Kasmi, Claire Cauchemez, Philippe Gauthier, Agnès Hugues, Patrick Sollier

AIRPARIF travaille trop bien !

Dispositif Airparif

Alors que la pollution atmosphérique dans les grandes agglomérations ne cesse d’augmenter, que son impact sur la santé est enfin avéré, l’association Airparif se voit sanctionnée par le gouvernement pour avoir fait son travail de manière exemplaire.

Créé en 1979 par le ministère de l’environnement, cette association loi de 1901 à but non lucratif, organisme de surveillance de la pollution de Paris et de l’Île-de-France, est agréée par le ministère de l’Écologie. Son conseil d’administration, pour préserver son indépendance, comprend des représentants de l’État, des collectivités territoriales de la Région, des associations agréées de protection de l’environnement, des personnalités qualifiées dans le domaine de la pollution atmosphérique et des représentants des diverses activités qui contribuent à l’émission des substances polluantes.

En 2003 l’association avait osé publier le chiffre correspondant aux nombre de morts par pollution lors de la canicule. Aujourd’hui elle est victime de son « excès de zèle ». Le gouvernement et la ministre de l’Écologie viennent de punir Airparif, en diminuant la contribution de l’État de 40 à 20 % pour avoir communiquer sur les trop nombreuses  « mauvaises nouvelles » de ses dernières semaines, en informant les 10 millions Franciliens qu’ils respirent un air de plus en plus chargé en particules fines et de dioxyde d’azote.

Airparif vient donc d’être victime des efforts conjugués des associations d’automobilistes, des industriels, des propriétaires de flottes de camions et de l’agrobusiness mené par la FNSEA, dont le président est un céréalier. En mettant en avant, comme la ministre de l’Écologie, le travail « sectaire » de cet organisme (source : politis.fr).

Nous sommes aujourd’hui en capacité de chiffrer le nombre de morts liés aux particules émises par les moteurs à explosion, notamment tournant au Diesel, ainsi que par les industriels et les gros utilisateurs de pesticides et intrants en tous genres. Nous ne pouvons laisser cette situation se dégrader d’avantage, et ce toujours plus au détriment des habitants. Nous avons dépassé depuis longtemps le stade du principe de précaution, et devons agir pour les populations et leur environnement.

L’air, à l’instar de l’eau, est un bien commun universel, les intérêts privés et clientélistes ne devraient en aucune manière pouvoir peser dans la balance et dicter leurs règles…