Conseil municipal du 26 novembre 2015 : interventions du groupe EELV

15 – 1 / Débat d’orientation budgétaire EELV

 Pour plus de cohérence, le rapport développement durable aurait dû être présenté en amont du DOB  en tant que document d’aide à la décision, nous permettant d’aborder le budget à travers le prisme de la durabilité.

Actuellement Bondy et ses habitants font face à un contexte économique très difficile, mais nous sommes conscients que des efforts d’investissements doivent se poursuivre pour continuer à proposer des services de qualité aux Bondynois et afin de lutter toujours plus contre les inégalités de notre territoire. Nous savons aussi qu’il est aujourd’hui primordial de faire des économies, néanmoins, nous devons rester en capacité à nous projeter dans l’avenir, et à développer des projets qui nous le permettront.

Mais pour cela nous devons investir intelligemment, pour rendre Bondy désirable, sur l’ensemble du territoire. A quoi serviraient la ZAC, la Ligne 15, le TZEN etc. si nous sommes incapables d’en exploiter les potentiels ? Si nous nous retrouvions, à terme, à ne pouvoir répondre aux attentes des nouvelles populations, ou tout simplement de ne pas les attirer ? Il s’agit pour nous d’une priorité de maintenir une mixité sociale à Bondy.

Nous devons aussi être en mesure d’investir pour, à moyen et long terme, faire des économies, réinvesties par la suite. Et ainsi entamer une boucle vertueuse, pour rendre Bondy plus autonome et donc moins dépendante des fluctuations du montant des dotations de l’Etat.

Notre cité vivra si nous sommes aptes à définir une stratégie budgétaire pérenne et donc globale, et ce en prenant en compte les enjeux de développement durable. Non pas comme une action se superposant aux autres, mais bien comme une nouvelle manière de voir notre développement.

Cela revient à penser Bondy, la réfléchir et se l’approprier. Prendre par exemple en main le PLU et le Plan Climat en tant que véritables programmes politiques et stratégiques, nous permettrait de donner de la cohérence aux différentes compétences et obligations de la collectivité. Il deviendrait ainsi un excellent outil de gestion économe des ressources financières de la collectivité.

Investir pour le DD c’est aussi rendre notre Ville plus agréable à vivre, l’apaiser, et agir pour plus de quiétude urbaine, tout en mettant l’humain au cœur de nos politiques publiques, en faisant preuve d’exemplarité et tout en montrant la voie à nos administrés.

15 – 3 / Rapport annuel 2015 sur la situation de la Ville de Bondy en matière de développement durable

Le Rapport de développement durable est un exercice d’évaluation global de la politique publique de Bondy. Ce document, a pour but de donner une vision transverse quant au caractère durable des projets que nous menons. Cette année, il se décline autour des thématiques de la lutte contre le changement climatique, de l’accompagnement des familles, de l’action développement durable de la ville et de son exemplarité en la matière.

Document d’aide à la décision, il devrait nous permettre, à nous élus, de pouvoir aborder le DOB et donc le fonctionnement de la Ville et ses investissements de manière systémique, globale, durable. En temps de disette budgétaire, les questions de développement durable doivent aujourd’hui devenir une priorité. Cette façon de penser et faire notre territoire nous aiderait à projeter Bondy dans l’avenir, à maîtriser nos dépenses en anticipant et dépensant moins, et ne plus travailler au fil de l’eau. Bien que les économies que nous faisons soient nécessaires, nous ne pouvons pas non plus geler l’intégralité des projets, qui nous permettraient de construire un futur souhaitable et souhaité pour nos concitoyens. Car rien ne nous dit que les financements augmenterons dans les années à venir. Nous devons donc investir intelligemment pour à court et moyen termes économiser des millions.

Voilà plusieurs années que nous travaillons à la mise en place du Plan Climat de la Ville, avec cette année le lancement et la finalisation de la concertation. Ce projet, touchant de nombreuses thématiques, les économies d’énergie, l’exemplarité de l’administration, la précarité, l’urbanisme, la qualité de l’air, la santé, la mobilité, l’économie, l’emploi etc. n’a trouvé que peu d’écho… Pour moi cela est dommageable, puisque ce travail pourrait être décliné en actions bien précises, et à moyen termes régler de nombreux problèmes, notamment financiers, d’ores-et-déjà pointés depuis longtemps, et portés par de nombreux élus de la majorité ici présents.

Certes, l’édition 2016 du rapport dénote des évolutions positives. On constate une augmentation dans la prise en compte du développement durable dans l’ensemble des champs de compétences de la collectivité. Des passerelles avec les écoles, les centres sociaux, la restauration, la communication,  le CCAS, les services techniques ayant étaient créées. L’année se ponctue également d’événements permettant une plus grande sensibilisation du public autour de ces questions.

Je suis aussi ravi de constater que les services sont de plus en plus concernés quant à ce rapport et qui dénote une prise de conscience accrue de l’importance de travailler de manière transverse et notre capacité à s’investir sur un projet commun. Ce ne sont donc pas seulement aux élus EELV de porter la politique de développement durable, mais bien à l’ensemble des acteurs de la Ville.

Comme je le disais déjà l’année précédente, chacun d’entre nous, élu, agent, habitant, doit comprendre que le développement durable fait partie intégrante de notre quotidien, de nos projets, des actions menées par et pour les Bondynois. En étant volontaires, nous pourrons ainsi, faire face à la crise qui nous frappe de plein fouet.

15 – 6 / Approbation du principe de réalisation du programme des équipements publics de la ZAC des Rives de l’Ourcq, de leur modalités de financement et d’incorporation dans le patrimoine de la Ville

Depuis son adoption, nous cherchons à convaincre nos partenaires de la nécessité de réviser en profondeur notre PLU, c’est aujourd’hui chose faîte.

Nous sommes toujours contre les projets d’immeubles aux hauteurs selon nous déraisonnables. Pourquoi avoir détruit des barres d’immeubles dans le nord de notre ville si c’est pour reconstruire des édifices de type R+7 ou R+8, jusque 28 mètres, le long de la RN3 ? Même avec une circulation pacifiée l’avenue Gallieni restera un axe à la circulation très dense et où le bien vivre restera tout relatif.

Quant aux nombreux projets de promoteurs rachetant 2 ou 3 maisons pour édifier des immeubles dans des quartiers pavillonnaires, cela nous montrent bien que fixer les limites de hauteurs à 15 mètres voir 18, et ce grâce au bonus écologique, n’est pas compatible avec la sauvegarde des quartiers pavillonnaires.

Nous avons jusqu’ici voté plusieurs modifications à la marge du PLU pour  permettre la réalisation de certains projets, alors travaillons ensemble à la définition d’un nouveau PLU moins laxiste, quitte à permettre certaines dérogations pour des projets particulièrement intéressants, en fonction de l’évolution de notre ville.

Nous devons aussi revenir sur la question du  bonus écologique, donnant aux promoteurs un droit à  construire supérieur de 20 %. Nous sommes bien entendu favorables, à cet outil, mais uniquement si les projets donnent lieu à des bâtiments à énergie positive, et si la Ville est en capacité d’en contrôler la bonne réalisation. Il faut que cet outil soit un véritable progrès pour notre environnement mais aussi pour les habitants de ces nouveaux immeubles.

Garder la maîtrise sur le rythme des nouvelles constructions passera aussi par la modification de notre PLU. Nous allons toucher plus de 600 000 euros pour les permis déposés lors du premier trimestre 2015, mais cette aide de l’état ne permettra malheureusement pas de financer tous les équipements publics dont notre ville a besoin, alors que nos perspectives financières sont fragiles, comme nous venons de le voir avec le vote du DOB. Alors que nous n’arrivons même pas à fournir les infrastructures indispensables à notre population, écoles, équipements sportifs et culturels, aménagement de nouveaux espaces verts, avons-nous les moyens d’être la 6ème ville bâtisseuse du pays ?

La ZAC des rives de l’Ourcq doit déjà amener près de 1 300 logements, n’est-ce pas suffisant dans un premier temps? De plus, il y a quelques semaines, en parcourant le dossier de modification de ce dernier, notamment le plan masse du projet Rives de l’Ourcq,  nous nous sommes étonnés de voir que deux typologies de hauteurs ressortaient : H5 et H6, correspondant respectivement à du R+8 (31,5 mètres) et R+16 (50 mètres). Alertée par le groupe, Madame la Maire a donc pris la décision de repousser cette modification, et ce pour notre plus grande satisfaction. Les enjeux de la ZAC ne justifient pas tout… Penser l’édification d’une nouvelle tour serait une aberration. Ce projet, proposé par la Séquano, rappelant les grands ensembles, aurait dû faire l’objet d’une concertation préalable des élus et de la population. Cela n’a pas été le cas. Par ailleurs, la ZAC est un enjeu trop important pour faire l’objet d’une simple modification, et devrait être intégrée à la révision du PLU actuellement en cour.

Cela prouve que nous ne devons pas attendre que la révision du PLU soit effective pour entamer les démarches nécessaires à la bonne évolution de Bondy. Nous apprenons encore trop souvent que des projets de constructions non adaptés sont validés, à l’image du 15 – 17 rue Fontaine, la faute à notre Plan Local d’Urbanisme actuel.  Nous devons être en capacité d’inverser la vapeur, et d’imposer nos conditions aux promoteurs, et ce dès aujourd’hui.

Nous devons aussi penser aux habitants qui ont choisi de vivre à Bondy car ils cherchaient une certaine qualité de vie et un cadre qu’ils souhaitent préserver. Alors si nous devons « densifier » et ce n’est pas un gros mot, faisons le mais uniquement dans un rayon très restreint autour de la gare et éventuellement autour de la futur nouvelle station de métro autour du pont de Bondy.

Densifier le long de la RN3 ou le long de la route de Villemomble, ou le long des axes structurants comme l’avenue Henri Barbusse ne nous paraît pas être une priorité à retenir, surtout que les zones pavillonnaires, perpendiculaires à ces axes, se trouveraient largement pénalisées.  Quant au fait de tabler sur l’arrivée de la ligne 15, ce qui ne nous ait absolument pas assuré, n’est-ce pas aller trop vite en besogne?

Il est désormais temps de définir une ligne politique claire en matière d’urbanisme pour notre Ville en évitant de tout sacrifier sur l’autel de la rentabilité.

 

 

 

 

 

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