Faire barrage au Front national et continuer le combat écologiste

Les écologistes découvrent avec inquiétude des résultats du premier tour de l’élection présidentielle.

Le score du Front national, en hausse par rapport à 2012, et l’apparence “banale” de sa présence au second tour, marque un tournant dans l’histoire politique du pays. Nous appelons l’ensemble des électrices et des électeurs à faire barrage au Front national.

Nous félicitons Benoît Hamon pour sa campagne et sa ténacité. Dans un contexte délétère et malgré l’acharnement des soutiens du gouvernement sortant à détruire ses chances de réussites, le candidat a mis en avant un projet novateur, courageux et profondément écologiste. Si les résultats ne sont pas à la hauteur de l’urgence à changer de modèle de société, son discours à permis de mettre au coeur de cette campagne des questions essentielles pour l’avenir des Françaises et des Français.

La politique libérale et anti-écologiste prônée par Emmanuel Macron ne constitue pas, aux yeux des écologistes, une solution aux crises sociale, démocratique et écologique que traverse notre pays.

Pour autant, face au national-populisme incarné par le FN et sa candidate, nous en appelons à un sursaut démocratique. La réalité de la gestion politique du FN, telle qu’elle se développe dans les villes dirigées par le parti comme Henin-Baumont, renforce notre détermination à lui faire barrage. Si le programme d’Emmanuel Macron peut être combattu démocratiquement au Parlement et être battu dans les urnes dans un futur proche, le risque de dérive autocratique du pouvoir par le FN apparaît aujourd’hui comme un danger autrement supérieur.

En faisant barrage aujourd’hui au Front national, nous nous engageons à continuer notre combat pour une société plus juste et plus écologique tout au long du quinquennat contre le risque de libéralisation de la société et d’augmentation des inégalités sociales, économiques et environnementales que représente le programme d’Emmanuel Macron.

Ce combat ne sera pas seulement le nôtre et nous continuerons à oeuvrer à ce rassemblement des progressistes et des écologistes autour d’un projet de société sorti du dogme de la croissance que nous avons initié au cours de cette présidentielle. Les campagnes de Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont montré que l’écologie était au cœur du projet du camp progressiste.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux

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EELV favorable à l’union… sous conditions

La victoire de Benoît Hamon à la primaire du PS bouscule la stratégie solo de Yannick Jadot et du parti écolo. Par Hugo Boursier le 2 février 2017 pour Politis.

Les écologistes veulent saisir l’opportunité politique d’un rassemblement, mais pas s’enfermer à nouveau dans le piège socialiste. Lundi, sur BFMTV, Yannick Jadot a déclaré : « Si Benoît Hamon est prêt à s’émanciper d’un PS qui n’a jamais fait sa conversion écologiste (…), moi, je militerai, y compris au sein de ma force politique, pour que nous nous lancions aussi dans cette grande aventure de l’écologie et du social. »

Le lendemain, les deux candidats ont déjeuné en tête-à-tête. « Ils ont acté des convergences, et ont confirmé l’envie de faire ensemble », annonce le porte-parole d’EELV, Julien Bayou. « Il y a de plus en plus d’indices qui montrent la volonté de Benoît Hamon de tenir sa ligne », avance-t-il, alors que certains membres du gouvernement, proches de Manuel Valls, comme Bernard Cazeneuve et Jean-Marie Le Guen, l’exhortent de « changer son rapport au bilan du quinquennat ».

Pas de compromis

Le rapport de force est encore incertain au sein du PS. Pas question donc pour Yannick Jadot de faire des compromis. « Il y a un ras-le-bol des arrangements entre partis politiques. Je ne rentrerai pas dans des bidouillages d’appareils », a-t-il assuré dans un entretien au Monde.

Il faut dire que le quinquennat de François Hollande n’a pas épargné le parti des écologistes. Mort de Rémi Fraisse, Notre-Dame-des-Landes, nucléaire, désaccords publics entre Cécile Duflot et Manuel Valls notamment sur les Roms, scission orchestrée depuis l’Élysée avec les départs de Jean-Vincent Placé, Barbara Pompili et François de Rugy, les deux premiers entrant au gouvernement, débauchage d’Emmanuelle Cosse…

Ces événements restent en travers de la gorge de beaucoup de militants écologistes, et suscite forcément une grande méfiance. Du reste, la ligne d’Hamon attire les personnalités et les élus. Le dernier soutien en date ? Nicolas Hulot, qui avait voté pour Jean-Luc Mélenchon en 2012. Son soutien va désormais vers l’ex-ministre de l’Éducation. « Il a montré qu’on pouvait être socialiste et avoir une vision lucide, clairvoyante et ambitieuse sur l’écologie », a-t-il déclaré, alors que plusieurs pétitions appellent à une candidature commune entre Benoît Hamon, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, soutenues notamment par Noël Mamère, député de Gironde, et Michèle Rivasi, députée européenne EELV.

« Rassembler la gauche et les écologistes »

Le vainqueur de la primaire du PS a annoncé, dans son discours de victoire dimanche soir, vouloir « rassembler la gauche et les écologistes », en leur proposant « une majorité gouvernementale cohérente et durable ».

La cohérence, c’est justement ce que demandent les écologistes à Benoît Hamon, en « s’exonérant du PS », comme le confirme le secrétaire national d’EELV, David Cormand. « S’il souhaite rassembler son parti sur une ligne commune avec Valls, ce sera sans les Verts », explique-t-il. Mais s’il poursuit cette « recomposition politique inédite », et qu’il fait « le choix d’assumer son projet avec clarté et cohérence, alors cela laisserait un timing adapté pour faire des projets ensemble », prévient le numéro un d’EELV. Et Julien Bayou d’abonder : « Tant que nous sommes en accord avec le projet, il n’y a rien d’impossible pour l’avenir. »

Un avenir qui reste à écrire. Les écologistes d’EELV sont d’autant plus attentifs au positionnement de Benoît Hamon que Yannick Jadot n’a toujours pas ses 500 parrainages. Le candidat écologiste a assuré sur BFMTV en avoir 350. Or passer cet obstacle est un élément déterminant pour la suite, avec les législatives en ligne de mire.

Lignes de fractures

C’est « la vraie question », pour l’ex-patron d’EELV, Pascal Durand, qui se demande si « les cadres du PS, d’EELV et de la France Insoumise peuvent se mettre autour de la table ». « Avec qui discuter ? », s’interroge Julien Bayou, qui observe, derrière Hamon, les lignes de fractures avec les députés socialistes plus à droite.

Yannick Jadot a maintenu qu’il « n’excluait pas de discuter avec Jean-Luc Mélenchon », même s’il existe des différends importants, notamment sur la diplomatie internationale et le rapport à l’Europe.

Pour l’élu écologiste Alexis Braud, « Mélenchon pense qu’il n’y a qu’une solution pour faire les choses », explique-t-il, « nous pensons que les choses ne se font pas par en haut et qu’il faut construire avec les citoyens. C’est une opposition fondamentale, car cette différence d’approche change votre vision du monde ». Les discussions ne font donc que commencer.

EDF ne peut pas piétiner la transition énergétique et la loi de la République

Les écologistes jugent déplorables et cyniques les récents propos du PDG d’EDF qui remettent en cause la loi de transition énergétique et son objectif de réduire la part du nucléaire dans la production électrique française de 77 à 50% à horizon 2025.

Il est incompréhensible qu’une entreprise publique annonce vouloir s’asseoir sur une loi de la République, par ailleurs présentée comme l’une des principales lois du quinquennat.

EELV appelle ainsi le gouvernement, et notamment la ministre de l’Environnement, à démentir immédiatement les propos de Jean-Bernard Lévy et rappeler l’intention ferme, claire et précise des engagements de la France à s’orienter vers les filières d’avenir, ainsi qu’à concrétiser le projet de société durable que représente la transition énergétique.

Celle-ci, par le déploiement des énergies renouvelables, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la diminution de la consommation énergétique, est fortement créatrice d’emploi tout en préservant l’environnement et le portefeuille des ménages.

Le nucléaire, totem des productivistes, apparaît de plus en plus pour ce qu’il est : une technologie dangereuse, chère et périmée. Au vu de la vétusté des centrales nucléaires, leur prolongation et mise aux normes représenteraient une immense gabegie financière et menacerait clairement la santé et la survie d’une entreprise comme EDF. Le destin funèbre d’Areva est en ce sens une preuve accablante.

Toute obstination dans une voie du passé, dont les mythes fondateurs -sûr et bon march
é- appartiennent désormais aux livres d’histoire serait une perte de temps regrettable tant l’urgence d’ouvrir une nouvelle voie, plus sobre et plus juste, se fait désormais pressante.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux

Garantie universelle des loyers : un recul de l’intérêt général au profit des lobbies de l’immobilier

Après l’encadrement des loyers pour tous, le gouvernement enterre un autre dispositif phare de la loi ALUR, la garantie universelle des loyers, qui ne sera pas mis en place comme prévu en cette année 2016.

Pour les écologistes, le gouvernement a une fois de plus cédé à la campagne de dénigrement réussie des lobbys de l’immobilier : il s’agit d’un renoncement concernant une politique du logement au service des mal-logés et de toutes celles et ceux qui peinent à accéder au logement, tout comme la nécessité d’éviter le drame humain des expulsions locatives.

La Garantie universelle des loyers, mesure phare pour l’égalité des chances et l’autonomie des individus, permettrait de rassurer les bailleurs en leur proposant gratuitement une garantie contre les loyers impayés et remplacer peu à peu le recours à la caution, exigence injuste et infantilisante pour les locataires. Cela favorisait les propriétaires en même temps que les locataires les plus fragiles.

Les écologistes dénoncent l’abandon de l’application d’une loi votée au Parlement et dont l’autre mesure phare, l’encadrement des loyers, ne concerne à l’heure actuelle que la capitale: les écologistes continuent de réclamer sa généralisation aux 28 grands agglomérations prévues par la loi.

EELV rappelle que le logement est un droit fondamental, figurant parmi les biens de première nécessité, au même titre que la nourriture, l’énergie, l’eau et mérite mieux qu’une démission du politique sur le sujet qui nourrit la rupture de confiance entre les citoyens et ses représentants.

L’argument falsificateur de la gabegie financière concernant la Garantie universelle des loyers, utile aux français et aux difficultés de se loger, relève de la malhonnêteté intellectuelle alors que les milliards d’euros du CICE continuent d’être dilapidés avec inefficacité sans aucune contrepartie pour l’emploi.

Les écologistes appellent à la raison et espèrent l’application des mesures votées dans le cadre de la loi ALUR, à l’heure où 3,5 millions de personnes sont touchées par le mal-logement en France selon la Fondation Abbé Pierre.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux 

COP21 : un accord historique qui doit ouvrir une nouvelle ère

EELV se félicite de l’adoption de l’accord sur le climat, intervenue ce soir au Bourget à la COP21. Il s’agit d’une étape historique.

En l’adoptant, les pays du monde montrent qu’ils mesurent l’ampleur et les dangers d’un dérèglement climatique non contrôlé. La volonté de rester en deçà de 2 degrés de réchauffement en moyenne est une avancée réelle. Europe Ecologie-Les Verts se réjouit de cette prise de conscience et de cette volonté collective d’éviter le pire.

La question de la justice climatique a été au cœur des négociations à juste titre. En permettant aux pays en développement de s’adapter, les Etats les plus riches ont reconnu l’importance de mettre en œuvre une justice climatique.

Nous assistons pour la première fois dans l’histoire de l’humanité à un début de gouvernance mondiale sur un enjeu majeur, la naissance d’une diplomatie du climat et la prise en compte collective des enjeux immenses pour l’avenir de l’humanité que constitue la sortie indispensable des énergies fossiles. La voie est désormais ouverte pour aller vers des économies 100% renouvelables : il s’agit d’une priorité absolue.

Avec la nécessité urgente de lancer des outils de régulation de la finance, il faudra à l’avenir être vigilant quand à la mise en œuvre de cet accord et poursuivre l’indispensable mobilisation citoyenne et universelle. La France doit notamment montrer la voie en appliquant cet accord à toutes les échelles, nationale et locale.

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale EELV

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux 

Vaujours : la santé doit prévaloir, EELV pour l’abandon définitif du projet de carrière

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EELV s’indigne de la prochaine reprise du projet d’exploitation des terres contaminées du Fort de Vaujours, après le feu vert donné par les services de l’Etat mercredi 6 mai.

Ce site très pollué abritait jusqu’en 1997 le commissariat à l’énergie atomique (CEA), présence dont découle les pollutions radioactives et chimiques confirmées en février 2014.

Les travaux de démolition étaient ainsi jusqu’à aujourd’hui suspendus face aux nombreux risques pour la santé des travailleurs et des populations riveraines, comme face à l’inquiétude et la mobilisation de nombreux élus et associations.

EELV réclame une nouvelle fois l’abandon total et définitif du projet de carrière à ciel ouvert et s’associe aux demandes et financements d’une expertise indépendante, seule à même de garantir la transparence et le respect de l’intérêt général «Seule une voire plusieurs expertises indépendantes peuvent réellement garantir que la sécurité des habitants sera assurée … Ou pas. » ajoute Sandrine Rousseau.

Pour Julien Bayou, « Le cas de Vaujours illustre la politique d’opacité et de mensonge du nucléaire, de même que l’incapacité d’engager une consultation sincère et équilibrée qui préserve la santé publique. Une entreprise, aussi puissante soit-elle, ne peut pour des raisons de rentabilité économique mortifère s’assoir sur la préservation de l’intérêt général »

EELV exprime par ailleurs son soutien au collectif «Sauvons la Dhuis» mobilisé depuis de longues années qui a récemment engagé des poursuites judiciaires contre la société Placoplâtre pour mise en danger de la vie d’autrui.

Les écologistes appellent ainsi à signer la pétition de soutien qui a déjà récolté plus de 13 000 signatures.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux 

Vous pouvez retrouver ce communiqué ainsi que tous les communiqués sur le site eelv.fr 

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