Madame la Maire, Mesdames et messieurs mes chèr-e-s collègues,
La Trame Verte et Bleue est un document d’aménagement du territoire, intégré dans le Projet d’aménagement et de développement durable qui s’intéresse aux corridors, ou continuités écologiques, d’un territoire.
C’est un outil créé lors des lois Grenelle, elle a pour ambition : « d’enrayer la perte de biodiversité, de maintenir et restaurer ses capacités d’évolutions et préserver les services rendus ».
Avant de parler de ses incidences sur notre commune, permettez-moi, pour en situer les enjeux, de redire certaines réalités de notre monde actuel. Les scientifiques (biologistes, entomologistes) du monde entier s’accordent désormais à dire que nous vivons actuellement la 6 ème extinction de masse des espèces. La 5ème était celle des dinosaures… Nous savons ce qu’ils sont devenus à quelques très rares exceptions près !
Dans une étude de juillet 2017, des chercheurs d’universités nord américaines et mexicaines évoquent la menace « d’un anéantissement biologique » après avoir étudié la diminution sidérante des individus au sein de 27 000 espèces vertébrés. Parmi les espèces en très grand danger, vous avez certainement déjà entendu parler des ours polaires, des orangs outangs, des guépards ou encore des lions d’Afrique. Mais peut-être ne savez-vous pas que cette menace pèse aussi sur des espèces que nous avons l’habitude d’observer près de chez nous. Une espèce d’oiseaux sur 3 est menacée et parmi elles, le chardonneret, le moineau friquet, le bruant jaune. Mais aussi les amphibiens, les poissons d’eau douce (1 espèce sur 5)! Peut-être aussi, avez-vous remarqué que l’été, dans nos massifs de fleurs, il y avait beaucoup moins de papillons que lorsque nous étions, tous, enfants !
À tous égards, on parle désormais d’un effondrement du monde sauvage en termes de population. Il y a donc urgence à agir. Préserver la nature, mais aussi créer les conditions pour qu’elle puisse se régénérer, autrement dit « renaturer la ville ».
Cette trame verte et bleue qui traverse notre ville du nord au sud, est la déclinaison au niveau communal du Schéma de cohérence Écologique de la Région et de la TVB d’Est Ensemble. Elle met en lumière les facteurs à prendre en considération dans tous nos projets d’aménagement :
– les noyaux primaires – qui sont les zones à protéger de façon impérative : celles où les espèces dorment, mangent et se reproduisent. Nous y trouvons sans surprise le bois de Bondy, la Parc de la Mare à la Veuve et le canal de l’Ourcq pour ce qui concernent les espèces aquatiques ;
– les noyaux secondaires – où les espèces n’ont pas assez d’espace, ou de tranquillité, pour se reproduire, mais où elles trouvent à se restaurer ;
– les corridors continus – c’est à dire les passages où les espèces peuvent se déplacer sans danger d’un noyau à l’autre, de Villemomble à Aulnay Sous Bois ;
– les corridors discontinus – autrement dit, les cheminements qu’il va falloir recréer pour que les espèces puissent évoluer d’un noyau à l’autre.
Vous comprendrez dès lors que nos actions, en termes d’aménagement du territoire, vont avoir à se focaliser selon deux axes :
1) protéger et renforcer les noyaux existants ;
2) travailler à recréer des continuités pour protéger les habitats favorables au développement des espèces locales.
Le PLU sera incontournable avec en complément le référentiel d’aménagement durable mais d’autres outils développés par notre ville et le tissu associatif existent par exemple :
Le permis de végétaliser et les jardins partagés qui permettent aux habitants de participer concrètement au retour de la nature en Ville,
La charte de l’arbre pour protéger et soigner nos arbres,
Les actions de Bondy Ecologie avec Vigie Nature sous la houlette du Muséum National d’Histoire Naturelle pour identifier les espèces végétales et animales,
Sans oublier la protection de notre trame bleue bondynoise qui est considérée comme l’un des principaux corridors alluviaux en contexte urbain à restaurer.
Il s’agit tout simplement de gérer différemment les eaux pluviales, à ciel ouvert, comme sur la place de la division Leclerc avec pour triple intérêts de prévenir les risques d’inondation et de pollution tout en rafraichissant la ville.
Toutes ces actions, bien entendu, ne peuvent avoir du sens que si on prend cette trame réellement en compte dans nos aménagements à venir. On peut regretter que la loi ne prévoie pas des servitudes écologiques mais c’est avec la plus grande détermination, le plus grand sérieux que nous mesurons notre responsabilité dans ce domaine.
Merci aux services et à Est-Ensemble pour ce travail.